“Le 8 mars on l’a fêté à Baduel à Trente Pièces. On a fait une grillade, pour essayer de réunir les gens, et on a invité 4 médecins, pour bien expliquer aux gens comment ils doivent se protéger contre la maladie et tout ça, parce que ça venait de commencer et que pour eux, ça allait arriver dans les autres pays mais pas en Guyane.
Cependant le médecin dit il faut se laver les mains, il faut faire ci et il faut faire ça, mais les ces gens-là ils n’ont pas d’eau, c’est une source qu’il y a, et elle est très loin. Alors avec le maire de Cayenne, le maire de Montjoly, le maire de Matoury, la CTG, et la CACL, on a travaillé ensemble pour mettre l’eau, et on a mis à plusieurs endroits : à Boutillier, à Matoury, à Bambou, à Trente Pièces, à Dégrad-Décane et à Stoupan.
Et tout de suite après l’eau, on a commencé avec l’aide alimentaire, parce que les gens en avaient vraiment, vraiment besoin. Vous comprenez, avant cette situation les gens avaient déjà besoin parce qu’ils avaient déjà des problèmes, et maintenant ils sont confinés, c’est encore pire ! Beaucoup de ces personnes-là avaient un petit job qui leur permettait de subvenir à leurs besoins mais avec le confinement et le covid, il n’y avait rien pas de rentrée d’argent. Alors on a fait des demandes de dons aux gens, et aux structures privées (Leader Price, Sofrigu, RIA) et puis on a commencé nous-mêmes à faire du porte-à-porte, avec l’association Moges, pour aller donner à manger aux gens parce qu’ils étaient confinés et qu’ils ne pouvaient pas sortir, et puis on a essayé d’acheter du riz, des sardines, du cassoulet, un petit peu de tout, du savon, on mélangeait tout, et puis des vêtements aussi.
Après la première réunion avec le CCAS, les institutions ont commencé à vouloir organiser ça. Alors l’association a proposé aux institutions de diffuser les messages par le biais de la Radio Puzzle, parce que c’est une radio communautaire qui est très très suivie, pour 1) diffusé des messages dans le but d’organiser la distribution et 2) de compiler des milliers de noms et de contacts qui ont permis aux mairies et aux CCAS, d’avoir des listes, et de faire des demandes auprès de la Croix-Rouge.
C’est nous, qui ont fait le gros du travail, et on est là, on travaille, on travaille jusqu’à maintenant ! Lundi j’ai fais une distribution à la Radio Puzzle, hier j’étais à Matoury et Vendredi je serais à Boutillier. On est là, on veut aider jusqu’à ce qu’on ne puisse plus.”