“La communauté chinoise du monde entier était solidaire et a renvoyé les masques à leur propre famille en Chine pour les protéger”
Julia, habitante de Remire-Montjoly
“On a la famille en Chine à Hong Kong, donc les nouvelles vont vites maintenant avec les réseaux sociaux et tout ça, on était déjà au courant avant pendant que la France tâtonnait encore. La peur était là et on s’est dit, il faut qu’on soit prêt. On ne sait pas du tout si ça allait durer, si les autorités étaient trop sensibles, parce qu’ils ont eu une fois mais on s’est dit on ne sait jamais, il faut qu’on se prépare.
Les commandes de masques étaient déjà lancées, on avait déjà tout ce qu’il fallait, enfin pour la famille, pas pour vendre. On n’a pas pris ça à la légère, parce que HongKong avait déjà subi ça en 2013 je crois, vous avez le SRAS et ça avait fait beaucoup de mal. Même pour la grippe, un enfant a déjà l’automatisme de mettre un masque pour ne pas contaminer les autres, et d’ailleurs l’école ne l’autorise pas à venir sans masque s’il est grippé. Les boîtes de masques, pour ceux qui ont déjà connu ça, c’est comme les boîtes de mouchoirs à la maison, il y a toujours une ou deux boîtes à la maison prêt à être utilisées.
Après quand les usines à Wuhan – c’est là où il y a plein d’usines de fabrication de masques – étaient arrêtées, ils étaient en galère de masques. Là, je pense que la communauté chinoise du monde entier était solidaire et a renvoyé les masques à leur propre famille en Chine pour les protéger, parce que ça nous touchait pas encore ici et on pouvait trouver des masques. Et puis quand les usines ont ré-ouvertes et qu’ils ont réussi à subvenir à leurs besoins, c’était le contraire. Du coup quand nous on était en galère pour les masques, c’est eux qui nous les ont renvoyés (dans toute cette histoire c’est DHL qui s’en est mis plein la poche !)”